Olivier Liron: Einstein, le sexe et lui…
Je vous présente le second* titre d’Olivier Liron :
EINSTEIN
LE SEXE
et MOI
OU
Avec qui manger un pavlova ?
*Déjà paru: Dance d’atomes d’or
Avec Olivier Liron bien sûr !
Cet ouvrage est une pâtisserie, une douceur…
C’est comme manger un pavlova. Un délicieux mélange de croustillant, de moelleux, et de fraîcheur !
Mais après ce plaisir gastronomique vient la digestion. Nous découvrons alors les souffrances engendrées par le regard et les moqueries des autres. Olivier, atteint du syndrome asperger, nous dévoile ses bouts de vie. L’enfance, l’adolescence, ses premiers émois, le tout entrecoupé d’appuis sur le buzzer de Question pour un super champion, émission présentée par Julien Lepers, dont il a été le grand vainqueur.
**Olivier trempe une madeleine dans un verre de coca**
Outre la pâtisserie, la chimie s’en mêle aussi. Humour, émotion, poésie, sexe : 4 à la suite ! Un cocktail arachnéen et un procédé chimique qui fonctionne. Et puis dans tout ça, il y a… Olivier.
Il se fait tendre, il se fait dur. Tantôt émouvant, tantôt grinçant. Tantôt poète et tantôt cru.
«De toute façon, j’aime la soupe, le houmous et la glace : je serai heureux quand je serai vieux.»
EINSTEIN
— Michel : le chauve, sorcier des ténèbres du seigneur des anneaux.
— Guy : le Bibendum des cartes routières.
— Fabien : le geek.
— Caroline : la jeune femme en robe prune.
— Jean-Michel : le colosse – la buse
— Renée-Thérèse : le potiron
Eux, ce sont les candidats et adversaires d’Olivier lors de sa participation à Questions pour un super champion. Ou plutôt les personnages «sauce Liron» du conte dans lequel nous entrons. Le Barbe bleue du plateau télé. Il les «tuera» les uns après les autres, posant ici et là des bribes de son passé en guise de clé.
«Que je les tue ! Que je les explose ! Que je leur chie dans la gueule!»
«C’était Barjoland et on planait à fond.»
Et il y a Julien Lepers : le brocoli
«Un crâne énorme posé sur un tronc courtaud et robuste. Comme un bonhomme de neige ou à la rigueur un brocoli.»
Évidemment, j’ai ri. J’ai d’abord souri. Puis les deux images se superposant, j’ai pouffé jusqu’à éclater de rire à l’imagination du final. J’avoue que c’est plutôt bien vu !
**Olivier trempe à nouveau une madeleine dans un verre de coca**
LE SEXE
«J’ai rejoint Steffi dans la chambre. Quand je suis entré, Steffi était nue, de dos. Elle était en train de tirer les rideaux. Et je ne sais pas quoi faire, je n’ai pas le mode d’emploi.»
Pas de mode d’emploi, un syndrome qui ne vous aide pas et une découverte totale. Encore une fois, refuge dans un livre : il s’accroche à l’étagère de la chambre et y débusque «Les pensées» de Pascal dont il se saisit pour en réciter un extrait à celle qui déjà a éteint la lumière pour se coucher près de lui. Il s’étendra tout habillé à l’autre bout du lit…
«Tout le malheur de l’homme est de ne pouvoir rester seul dans une chambre.»
Puis il y eut cet orgasme, dans une galerie de Londres. Toutes ces couleurs, tout ce pourpre…
«Et à force de regarder ce pourpre, je suis entré dans le pourpre, j’ai senti une petite secousse de plaisir dans le bas du dos, une secousse de plaisir qui a explosé en moi en millions d’échardes de lumières. J’avais des orgasmes de nuance.»
Il y eut Barbara…
«J’aurais voulu lui dire que jusqu’à ce que je la rencontre, je m’étais résigné en toute sérénité à mourir puceau, sans amour, sans chaleur, rien d’autre que la verticalité solitaire de la présence sacrée des choses.»
Comment vous dire? Bah, rien. Il n’y a rien à dire. C’est beau, voilà. Point. Je vous laisse découvrir les pensées ardentes de l’auteur qui suivent ce passage, lors de votre lecture.
**Olivier trempe encore une madeleine dans un verre de coca**
ET OLIVIER…
Un personnage comme je les aime. Depuis tout petit, tout le monde a fait en sorte qu’il se sente différent. Il est différent. Et c’est tant mieux ! De mon point de vue, il est génialement différent. Olivier, c’est tout un monde ! À lui tout seul ! Monsieur et madame «tout le monde» sont d’un ennui…
«À l’école, aucun espace protégé n’existe. C’est la jungle pure. Tout est danger pour l’enfant.»
Dans cette jungle, que nous, parents, voyons comme un formidable endroit pour nos bambins, certains survivront, d’autres non…
«La façon dont les autres vous font comprendre votre différence, ça s’inscrit aussi dans le corps. J’ai dans mes tripes la mémoire de la différence, qu’on m’a apprise, qu’on a tatouée dans ma chair.»
Mais Olivier en fait une force. Voilà à quel moment je me retrouve en lui. Si mon dernier livre n’avait pas été écrit avant que je découvre celui-ci, j’aurais pu penser avoir été sous influence. Belle influence, cela dit !
Mais comment peut-on survivre intérieurement à tant de violence physique et verbale quand on est à l’école ?
Comment imaginer que ces diables aux cheveux d’ange existent ? Ces enfants ont-ils reçu quelconque éducation dans laquelle on leur apprend à aimer les autres quel que soit leur statut, leur physique, leur mental ? Je doute…
«Les mots ont encore plus de pouvoir que les coups. Les mots sont les coups qui ne partent jamais, les plus indélébiles, les plus violents pour le corps, justement.»
Il témoigne de l’abandon absolu des enfants différents par l’éducation nationale. «L’absence de toute prise en compte de cette différence à l’école par les adultes.»
«Je suis enfermé derrière un mur de politesse. Attaché et bâillonné. Dans un monde sombre et silencieux où seule pousse la colère.»
Comme il en faut de la force et de la rage pour sortir de ce monde. Pour laisser sa colère entre ces murs et s’exprimer sans haine. Car, oui, il existera toujours ce moment où il les déteste tous, où il les méprise tous. Ce moment où, comme il le dit : «J’aimerais les déchiqueter avec les dents !»
«Écrire pour moi, c’est une façon de survivre. Une alchimie étrange, une esquive, un boomerang, un renversement, un art de la prestidigitation, un monde où tout serait guérissable.»
Voilà, tout ça, c’est Olivier ! Et son livre en contient bien plus encore… Lisez-le ! Plongez dans son monde, c’est un immense tourbillon. On ne s’ennuie pas une minute. C’est drôle, c’est touchant, c’est enveloppant, mais que c’est bon !
**Oui, oui, Olivier trempe ses madeleines dans un verre de coca**
Ô… livier, si tu me lis…
Mon cher différent, je raffole de la glace à la pistache. Je n’ai pas essayé la madeleine dans le coca, mais pourquoi pas ? 13 cafés, c’est la norme, j’ai encore du boulot, mais je n’en suis pas loin !
Je sais dire «non», mais je dis «oui» à l’invitation à boire un coup et me retrouver dans ta penderie. Tu m’apprendras à appliquer le contenu de ton fascicule rouge que tu détestes tant, mais que tu as gardé. Tu as eu raison de porter une chemise rouge sur un plateau télé, c’est beaucoup plus classe que le vert et ça fait moins légume. Un brocoli, c’était déjà bien suffisant !
Olivier, tu es génial, je sais maintenant que chacun de tes ouvrages sera comme un rendez-vous.
Écrit, écrit, écrit encore !
Flo.