Chaque soir, il revenait s’asseoir sur ce banc. Celui sur lequel ils avaient vécu des shows inoubliables. Ici, c’était leur moulin rouge. Un Paris lointain et sans agitation. Le spectacle des oiseaux dans le bruissement des vagues le ramenait à elle à chacune de ses visites.
Ils avaient ri, pleuré et même conçu dans ce petit paradis à l’aube de leur saut dans la vie à deux. Ils y avaient grandi, rêvé et vieilli jusqu’à ce jour d’automne où elle s’était éteinte, soixante ans plus tard…
Le moulin s’était arrêté. Soixante ans de bonheur mêlés de colères, de disputes, de tendresse et de toutes ces émotions que renferme l’amour. Des enfants, des petits-enfants étaient entrés colorer ce tourbillon de la vie. Puis la solitude vint ternir ce tableau vaporeux et faire tomber le vent qui propulsait son cœur. Tous avaient d’autres choses à faire et peu de temps pour un vieux. Son moulin rouge, son petit Paris en bord de mer étaient désormais son refuge. Il était avec elle. Il attendait ce jour où lui aussi s’accrocherait aux ailes de leur moulin pour rejoindre sa belle.
«Une image, une histoire», c’est une inspiration soudaine, pendant le remplissage d’une image dans une application de peinture par numéro.
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Florence DAUPHIN 