Une histoire vraie.
Amélie Nothomb est originaire de Belgique, mais a vécu une partie de son enfance au Japon. C’est tout naturellement, quelques années plus tard, qu’elle signe un contrat d’interprète dans une prestigieuse compagnie afin de renouer avec la culture japonaise qu’elle aime tant. Mais ce n’est plus une enfant et c’est la douche froide !
Amélie nous conte son parcours professionnel au Japon qui précéda tout juste sa vie d’écrivain. Comme il est difficile d’imaginer un seul instant que ce bout de vie fut véridique ! Et pourtant…
Un mental à toute épreuve.
Travailler au Japon implique un respect total des codes, et la hiérarchisation s’applique à la lettre. Sous les ordres d’une demoiselle extrêmement rigide, elle va connaitre une déchéance semblant se justifier par la recherche de satisfaction de ses supérieurs ou plutôt, du point de vue de sa tortionnaire, de leur admiration.
Entre la Nipponne et l’Occidentale, le fossé est sans fond. Compliqué de ne pas fauter et accumuler les gaffes quand des traditions s’opposent et que les fondamentaux n’ont pas été appris.
Il faut une force mentale d’un autre temps pour résister à l’envie de laisser exploser tout ce que peut contenir une boule de rage accumulée par tant de brimades et d’humiliations ! Amélie descend les échelons et devient «dame pipi» de l’entreprise, sous l’étroite et vicieuse surveillance de sa supérieure.
Amélie parviendra-t-elle à tirer les enseignements nécessaires de cette disgrâce et tenir bon jusqu’à la fin du contrat ? C’est par tous les moyens qu’elle tentera de garder son honneur, fondement de la culture japonaise.
Et vous, qu’auriez-vous fait ?
Outre cette histoire incroyable, je me suis délectée du style de gymnaste d’Amélie Nothomb. Une trapéziste volant d’humour en expressions charpentées qui ne manquent pas d’ironie. C’est drôle, c’est dramatique, c’est piquant et c’est intense. Un saupoudrage de piment d’Espelette sur une tarte aux fraises ! De quoi surprendre, en restant frais et de saison, mais qui ne manque pas de percuter votre estomac avant digestion. Un condensé de moins de deux-cents pages, à mettre dans son sac et que l’on dévore à grande vitesse, n’importe où, n’importe quand.
Nous prenons un bol de culture nippone au passage et nous rions cruellement du malheur des autres. Riche d’enseignement, ce roman est aussi utile que divertissant. Grand prix du roman de l’Académie française, manquer ce livre serait un blanc littéraire.
Vous êtes encore là ? Dépêchez-vous ! Trouvez-le et lisez-le !