Un homme à la hauteur

C’est lors d’une contre-enquête que Brice de Nice eut affaire à Jean Dujardin, plus connu sous le nom de code Hubert Bonisseur de La Bath. C’est au cœur de la sombre histoire d’un homme et son chien que s’était retrouvé Brice lorsque l’homme en question avait été empoisonné.

— Je vous dis que je n’ai rien fait. Je cherchais mes clés de bagnole que j’avais perdues au pied du Monuments Men qui se trouve devant chez lui.
— À moitié nu, en plein mois de novembre, un os dans la main ?
— D’accord, la soirée de laquelle je sortais était bien arrosée, mais rien de grave. J’ai toujours été le bienvenu chez les Rozes, ses voisins. J’apportais régulièrement un petit os de quelques centimètres à son chien Möbius quand je passais dans le coin. 
— Quelques centimètres ?! Un os de 117, il y avait de quoi occuper l’animal pour tranquillement empoisonner son maitre, le convoyeur ! Vous aviez besoin de cash, vous étiez bourré et vous êtes passé à l’action. Je vous rappelle que vous avez servi d’exemple en prenant neuf mois ferme pour avoir volé 99 francs !
— Demandez aux personnes présentes ce soir-là, ils étaient deux sur la balançoire dans le jardin du type. Il y avait un gars et une fille qui se bécotaient à l’abri des regards indiscrets. Ils sortaient à peine de derrière un platane. À leurs airs volages, je dirais que c’était encore des infidèles ! Je n’ai rien à me reprocher, I feel good…
— Mouais… dans ce cas, pourquoi effacer l’historique de tous vos messages sur votre Hellphone ?
— Pour justement ne pas être relié à cette histoire, car j’échangeais avec la French, la femme du mort.
— La French ?
— Oui, tout le monde la surnommait comme ça, en opposition à son mari qui était d’origine allemande. Quand je dis « tout le monde », ce sont tous ceux avec qui elle s’envoyait en l’air. Monsieur Muller était archi cocu ! Quelle vie pour ce pauvre homme…
— La vie de Michel Muller est plus belle que la vôtre !
— Était… D’ailleurs avec les différents mariages de sa femme, je ne serais pas étonné qu’un ex-mari soit dans le coup. Elle avait l’amour aux trousses pour ne pas dire le feu au cul ! Cette femme est folle, elle me courait après en me disant que nous finirions ensemble.
— Toutes les filles sont folles, monsieur De Nice.
— Appelez-moi Brice.
— Brice, pouvez-vous me parler de la maison avec balcon sur la mer où se trouvait la femme de la victime le soir de son décès ?
— C’est la maison de son dernier amant, le Loup de Wall Street, ami de plusieurs Présidents. Elle cherchait un fiancé tous frais payés. Ah, si j’étais riche, pour sûr, je n’aurais pas la même vie ! »
— Chacun sa vie, Brice, les chemins de pierres ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Et The Artist ? Cet éminent personnage venu du Sahara présent à votre sauterie, il parait qu’il s’est éclipsé pendant la soirée…
— Ah oui, Alphonse. Il était accompagné d’une femme sublime originaire du Caire, ce nid d’espions. Il l’a raccompagnée, elle a eu un petit problème féminin pendant la soirée « Alerte rouge en Afrique noire » si vous voyez ce que je veux dire…
— Brice, Le Caire est en Égypte et l’Égypte ne fait pas partie de l’Afrique Noire…
— Il ne faut jurer de rien, vous savez !
« Parce qu’en plus, vous vous foutez de moi ?! Méfiez-vous, je tire plus vite que mon ombre…
— Ça va, ne jouez pas les Lucky Lucke ! Je vous verrais plutôt comme le petit Dalton tellement vous avez l’air énervé.
— Ne faites pas le malin, vous allez sortir les petits mouchoirs si je vous boucle !
— Je vous dis que je n’ai rien fait. J’accuse le Daim, je suis sûr que c’est lui. Pour le casse de Brice, on a déjà cru que c’était moi à cause du nom, et c’était lui. « 
— Je dois vous laisser, j’entends le bruit des glaçons, c’est l’heure du retour du héros : l’apéro !

Mais pas le temps pour l’apéro. Le téléphone de Jean sonna avec au bout du fil, une urgence.

— Monsieur Hubert Bonisseur de La Bath, Rio ne répond plus, vous devez partir immédiatement ! Le débarquement aura lieu demain à la première heure.
— Mais je ne suis qu’à dix pour cent de mes capacités à ce moment présent !
— Bougez-vous Hubert et avalez un Nespresso si besoin, c’est pour un pote. Nous lançons une farce-attaque intitulée « Un plus une » avec les nous-c’est-nous. Votre acolyte vous attend.

Et c’est avec Oscar que Jean partit pour de nouvelles enquêtes…


Le mot de l’auteure

Parce qu’il s’est fait une place en travaillant et en faisant des choix osés, parce qu’il a souvent été étiqueté, parce qu’il est fier de son parcours (et il peut) réveillant ses détracteurs, il a peut-être parfois douté. Je dirais que du jardin ou des marais, il est comme le roseau, il plie, mais ne rompt pas.

Un artiste, une histoire », c’est un moment purement fictif, une écriture instinctive dans un coin de canapé à une heure improbable

© Copyright 2022 Florence DAUPHIN

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