Se former, mais pas seulement…

Aujourd’hui, j’aperçois une publicité sur Facebook, comme on en voit passer des centaines dans une même journée. Elle concerne le «rêve» de bon nombre d’amoureux des mots : devenir écrivain, écrivain public ou encore correcteur, correctrice ou tout autre métier en lien direct avec notre riche et belle langue française. Je me promène parmi les commentaires afin d’évaluer la vision de chacun, mais surtout leur motivation. Puis, revient souvent une remarque sur l’inutilité de la Certification Voltaire. Une dame disait qu’elle était déçue, car, malgré l’obtention de la certification, elle n’avait jamais eu la possibilité de faire de la correction. Mais ce n’est pas la certification qui est inutile. Ce qui l’est, c’est de ne se contenter que de ça dans l’optique d’exercer un métier de lettres. De plus, les clients ne tombent pas du ciel !

Et c’est le problème de beaucoup de personnes, dans beaucoup de domaines. Vous savez pourquoi ? Parce qu’un bon nombre oublie les autres compétences nécessaires pour exercer en tant qu’indépendant. En tant qu’entrepreneur, un large éventail de connaissances vous protège des mauvaises surprises, comme celle de ne pouvoir honorer un contrat traitant d’un sujet que vous ne maitrisez pas. La solution alternative est de se spécialiser dans une des branches que compte le métier et laisser la gestion du reste à des professionnels, mais cela a un coût. Dans tous les cas, d’autres aptitudes seront requises si vous choisissez de vous débrouiller seul. Chaque bagage supplémentaire sera également une porte de sortie si vous souhaitez changer de voie.

  • Sans marketing, pas de clients
  • Sans site internet, pas de vitrine
  • Sans une activité soutenue sur les réseaux, pas de pub

La suite ne dépend que de vous !

Endosser de multiples casquettes est indispensable, et c’est là que ça se complique dans la majorité des cas. Il faut suivre plusieurs formations ou être autodidacte, si nous n’avons pas les moyens. Apprendre sans cesse, tout au long de sa vie, être curieux, c’est la clé. Une bonne assise demande du temps et beaucoup de patience. La crédibilité, ça se construit, prestation par prestation. Quand j’ai été formée au métier d’écrivain public et que je me suis inscrite au certificat Voltaire, j’avais déjà quelques années d’intéressement à l’univers du marketing, j’avais eu l’occasion de gérer deux sites de commerce en ligne et j’avais publié deux œuvres. Pourtant, ça n’a pas suffi. J’ai pris conscience que tous mes écrits précédant mes formations, qu’ils soient sous forme de romans ou d’articles, manquaient de maturité et contenaient d’horribles coquilles.

Le certificat Voltaire est insuffisant pour exercer le métier de correcteur. Il est complémentaire. La pragmatique, la sémantique, la logique, le style sont des thèmes non approfondis lors du passage de cet examen.

Nous nous retrouvons avec un tas de personnes sur le marché qui ont utilisé le montant intégral de leur CPF pour une formation dont ils ne tireront rien. Non pas parce que cette formation s’est avérée vaine, mais parce qu’ils auront omis tout ce qui est indispensable à la mise en application de celle-ci. Quand vous décidez de vous lancer, vous devez être en mode entrepreneur et avoir exploré toutes les options fondamentales.

Certains diront que leur livre ne se vend pas. D’autres, comme cette dame, connaitront l’amertume d’un projet non abouti faute de clients, d’autres considèreront qu’ils n’ont pas suffisamment de followers et qu’ils n’intéressent personne. Quand j’ai officiellement débuté dans l’écriture, j’ai vu des personnes sombrer dans la dépression après la déception. L’acceptation de la critique, l’autodérision, la remise en question sont autant de paramètres qui ne rentrent pas dans la formation. Je vous assure, l’année 2016, année de mon premier roman a été une période riche en missiles gratuits ! J’ai essuyé des critiques virulentes et dédaigneuses que j’ai reçues comme les Romains reçoivent les baffes d’Obélix ! C’est mon profil d’emmerdeuse –et mon mari vous le confirmera volontiers 😋– qui a pris le dessus. Soyez prêts à tout entendre, même quand c’est mal formulé, voire injustifié. Dès l’instant où l’on s’expose, ou que l’on expose son travail, on doit s’attendre à des retours bons ou mauvais. Il faut être prêt, aussi, à affronter les haters. Si vous récoltez des avis négatifs qui ne vous semblent pas objectifs, transformez votre déception en bataille pour surprendre ceux qui ne croient pas en vous. Prouvez-leur qu’ils ont tort. En revanche, acceptez de rectifier le tir si votre travail est insuffisant.

Puisque tu m’enterres, je vais devoir germer.

Avez-vous vu le film d’animation Wall-E ? Vous souvenez-vous de cet attendrissant robot qui fait preuve d’une détermination incroyable, alors que tout semble irrécupérable ? Vous la voyez cette motte de terre de laquelle sort une minuscule plante verte au milieu d’un décor apocalyptique ? Cette petite et fragile tige verte qui, contre toute attente, a traversé la couche de terre et grandira pour devenir un arbre solide malgré son environnement ? Vous la voyez ? Bien, ne la perdez pas de vue !

Allez, au boulot ! Croyez en vous !