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ÉPISODE 7/14

Éva rejoint Stan, qu’elle pense trouver sur son lieu de travail. Mais celui-ci s’est absenté pour apporter du réconfort à Anna. Carl prend la direction du domicile de sa maitresse, déterminé à clore sa conversation avec elle. En chemin, il reçoit un appel de l’hôpital l’informant que sa femme est réveillée. Mais alors qu’il s’y rend, il commet un délit routier et se fait arrêter. Il est embarqué au poste après un outrage à agent laissant en suspens ses règlements de comptes ainsi que les nouvelles sur l’état de santé d’Éléonore.

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ÉPISODES PRÉCÉDENTS / 1 Le temps des doutes2 La surprise3 L’angoisse4 Le choc5 La confrontation6 L’oubli


7-La révélation

Éva entra dans un appartement vide. Elle se demanda ce qui avait bien pu pousser Stan à s’absenter du bureau. Malgré le conseil de Carl qui lui disait d’attendre le lendemain pour aller voir Éléonore à l’hôpital, elle décida de s’y rendre puisque son compagnon restait introuvable.

*******

Après deux bonnes heures au poste, Carl ressortit avec une amende, trois points en moins et un rappel à la loi. L’agent de police avait daigné le laisser rejoindre sa femme. Il téléphona à Jimmy afin de lui expliquer sa mésaventure, et l’informer qu’Éléonore avait eu un accident.

— Est-ce que je peux faire quelque chose ? lui demanda Jimmy compatissant.
— Tu peux m’accompagner, si tu veux. Éléonore vient de se réveiller et je pars la retrouver. Jimmy, je m’inquiète… son collègue m’a dit que sa mémoire était touchée…
— Passe me prendre.
— J’arrive tout de suite.

Carl se gara en double file, coupa le moteur et klaxonna pour prévenir Jimmy. Celui-ci descendit très vite et s’installa dans la voiture. Carl ne démarra pas.

— Alors, mon vieux, allons-y !
— J’ai peur, Jimmy. Elle sait, j’en suis sûr.
— Écoute, l’essentiel, pour le moment, c’est de se rendre à l’hôpital. Et puis tu m’as dit qu’elle avait des problèmes de mémoire, non ?
— Éléonore connaît Anna.
— Pardon ?
— Anna m’a appelé sur mon portable alors que j’étais déjà rentré à l’appartement. Je m’apprêtais à prendre un bain et je ne trouvais pas mon téléphone. C’est Éléonore qui a mis la main dessus, et je me suis emporté. Je ne voulais pas qu’elle décroche. Elle se doute de quelque chose, je pense qu’elle a vu son prénom s’afficher.
— Tout ça devient vraiment compliqué. Tu as rappelé Anna ?
— Mieux, je lui ai rendu visite.
— Et ?
— Et quand je suis arrivé, Éléonore sortait de chez elle. Elle ne m’a pas vu.
— C’est une histoire de fou ! Alors, elle sait tout ?
— Non. Anna m’a dit qu’elle ne savait pas qu’Éléonore était ma femme, elles se sont connues il y a un an à l’hôpital. Anna venait pour un avortement accompagné de ce salaud de Stan !
— Stan ? Tu ne penses tout de même pas que…
— Bien sûr que si ! Qu’est-ce qu’il foutait là un jour pareil d’après toi ?
— Mais alors, c’est bien Anna qui est invitée à ce dîner, demain ?
— Oui, en effet…
— Je me sens impuissant. Pour le moment, si on décollait ? Nous verrons plus tard si nous pouvons trouver une solution à ce beau merdier.
— Allons-y… répondit-il sans conviction.

Lorsqu’ils arrivèrent, Éva s’apprêtait à entrer dans le hall de l’hôpital. Elle s’arrêta pour les attendre.

— Bonjour Jimmy.
— Bonjour Éva.
— Éva ? Qui t’a averti qu’Éléonore était réveillée ? s’étonna Carl.
— Je n’ai pas été prévenue. Je suis venue, car je n’ai trouvé Stan nulle part. C’est bizarre, il s’est absenté du bureau et ne m’a rien dit.
— Tiens donc ? s’interrogea Carl tout en échangeant un regard avec son ami.
— Entrons, suggéra Jimmy.

Ils s’engouffrèrent dans l’ascenseur. Le silence régna jusqu’à la chambre 207. Carl poussa la porte. Il trouva Éléonore à demi assise sur le lit, bien calée par deux oreillers. Il l’enlaça.

— Ma chérie, comment tu te sens ?
— En miettes, mais ça va, je survivrai.
— Si tu savais comme tu nous as fait peur !
— Éric m’a expliqué que j’avais eu un accident de voiture, mais je ne m’en souviens pas. C’est un peu le brouillard.
— Ne te torture pas l’esprit, repose-toi, ça reviendra. Regarde qui est venu, enchaina Carl en souriant.
— Éva ! Jimmy ! s’écria-t-elle.

Éléonore se portait bien malgré ses contusions, mais elle semblait ailleurs. Carl laissa Éva et Jimmy avec elle afin de discuter avec Éric dans le couloir.

— Voici un compte-rendu pour la sortie d’Éléonore. Concernant ses souvenirs, pas de directives particulières. Le temps de se remettre du choc et tout devrait rentrer dans l’ordre. Elle est un peu désorientée, rien de méchant. Le plus important, c’est qu’elle se ménage le plus possible physiquement. Tu peux venir la chercher demain vers onze heures. Au moindre problème, n’hésite pas à m’appeler.
— D’accord, merci beaucoup Éric.
— Je dois t’abandonner, d’autres patients m’attendent. Ne t’inquiète pas, Éléonore n’est pas si fragile qu’elle en a l’air. C’est une dure à cuire. À plus tard.

Carl retourna dans la chambre. Pendant qu’il échangeait avec Éric, les plateaux-repas avaient été distribués. Il était à peine dix-huit heures.

— Nous allons te laisser manger et surtout te reposer. Éric m’a dit que tu pouvais sortir demain matin vers onze heures. Je viendrais te chercher. Si Éva le veut bien, elle te tiendra compagnie à l’appartement pendant que je m’occuperai des formalités concernant ta voiture.
— D’accord.
— À demain, ma chérie. Je t’aime.

Les trois amis quittèrent l’hôpital. Sur le parking, Carl se tourna vers Éva.

— Tu peux déposer Jimmy, s’il te plaît ? J’ai une affaire à régler.
— Oui bien sûr, pas de problème.
— Carl, tu devrais rentrer, lui suggéra Jimmy
— Ne t’inquiète pas, je t’appelle dès que je peux.

Il les planta au milieu des voitures et prit la direction de l’appartement d’Anna. Jimmy gambergeait, il savait où se rendait Carl, et selon lui, ce n’était pas le bon moment. Les deux compèrent devinaient que le requin se trouvait chez Anna.

******

Stan regardait Anna tendrement.

— Qu’est-ce qui te contrarie, mon ange ?
— Je dois te dire quelque chose, mais promets-moi de ne pas me couper la parole et de ne pas te fâcher.
— Tu m’inquiètes, Anna. Parle-moi sans crainte.

Ils furent interrompus par des coups frappés à la porte. Anna entrouvrit. Un malaise la gagna instantanément. Carl se tenait devant elle prêt à terminer leur conversation. Elle chuchota.

— Je ne peux pas te parler maintenant, reviens plus tard.
— Ne te fatigue pas, je sais que Stan est chez toi. Laisse-moi entrer ! ordonna-t-il en retenant brusquement la porte avec la paume de sa main.
— Je t’en prie, on épiloguera une autre fois.

Carl força le passage. Stan se leva d’un bond.

— Carl ? Qu’est-ce que tu fais là ? Anna, vous vous connaissez ?
— Alors Stan, mal à l’aise ? Je ne me suis pas trompé à ton sujet on dirait !
— Anna, peux-tu m’expliquer ce qui se passe ?
— Il n’y a rien à expliquer ! Tu vas dégager d’ici ! hurla Carl en se précipitant sur Stan.
— Non, non, non ! s’interposa Anna. Ça suffit tous les deux. Arrêtez !

Carl attrapa Stan par le col pour le forcer à déguerpir. Le quinquagénaire, plutôt costaud, fit preuve d’une résistance inattendue. Il leva le poing pour frapper Carl.

— Papa ! Non ! cria Anna.

À SUIVRE…

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